C'est l'heure d'en savoir un peu plus sur l'établissement de ce nouveau centre ! Et l'on va commencer avec la maison car pour ouvrir un centre, il faut avoir une maison à disposition ou en tous cas deux grandes pièces assez grandes pour entreposer deux tables capables d'accueillir 6 personnes chacune. Mais d'où vient-elle donc alors ?! Toujours dans la philosophie de ne pas attirer les convoitises à cause de l'argent et pour motiver la communauté à s'entre-aider, un centre ne peut s'établir que dans un endroit prêté par une personne de la communauté. En effet, en acceptant uniquement des lieux gracieusement mis à disposition gratuitement cela permet de n'être approché que par des personnes avec de bonnes intentions (ou en tous cas sans intérêt pécuniaire). Dans le cas du centre de Chavannes, la maison en question a été construite pour un haïtien travaillant aux Etats-Unis qui doit revenir au pays dans plus d'une année. Entre temps, cette maison est gardée par un membre de sa famille qui y occupe une chambre et nous laisse ainsi à disposition deux autres pour y installer le centre et ce pour une durée d'une année exactement.
C'est donc avec une belle maison mais complètement brute que nous commençons la mise en place. Au planning : nettoyage des lieux après la fin des travaux, pose de panneaux en bois pour séparer le centre du reste de la maison, raccordement au réseau électrique, installation du système électrique comprenant transformateur, batteries, génératrice et câblages et finalement déménagement des tables, chaises, laptops et de la cage pour le stockage du matériel le soir.
Nous avons donc commencé par prendre les mesures des lieux afin d'acheter le bois nécessaire pour faire cette séparation physique entre maison et centre. D'ailleurs, le voyage en tap-tap depuis l'entreprise de matériaux avec tout le matos valait à lui seul le détour. Puis il a fallu enlever à la pelle le reste de gravier et sable laissés à l'intérieur avant de couper planches et poutres pour fixer les panneaux. Le sol n'étant pas ciré (ciment lissé), un grand coup de balai restait néanmoins nécessaire pour pouvoir accueillir le reste des fournitures.
Avant cela, il restait encore le problème de la génératrice qu'il faut en effet sortir du centre pour la faire fonctionner puisque celle-ci dégage du gaz carbonique à profusion. La maison étant légèrement surélevée, une rampe était dès lors nécessaire pour sortir l'engin. Nous fimes appel aux connaissances d'un ouvrier du coin pour réaliser ce travail. C'était une bonne occasion de regarder attentivement le savoir faire du Monsieur ainsi que ses méthodes. Après avoir consciencieusement mélangé le sable avec le ciment et l'eau et délimiter les bords de la rampe à l'aide de briques et d'un fil, il se mit à remplir le trou avec des cailloux et la mixture obtenue. Ceci fait, il continua avec une petite allée transversale qu'il délimita par un fil en s'assurant qu'elle soit bien à niveau. Finalement, après environ trois heures de travail, trois sacs de ciments et de nombreux seaux d'eau, le tout était proprement bouclé comme l'illustre bien la photo.
Avant cela, il restait encore le problème de la génératrice qu'il faut en effet sortir du centre pour la faire fonctionner puisque celle-ci dégage du gaz carbonique à profusion. La maison étant légèrement surélevée, une rampe était dès lors nécessaire pour sortir l'engin. Nous fimes appel aux connaissances d'un ouvrier du coin pour réaliser ce travail. C'était une bonne occasion de regarder attentivement le savoir faire du Monsieur ainsi que ses méthodes. Après avoir consciencieusement mélangé le sable avec le ciment et l'eau et délimiter les bords de la rampe à l'aide de briques et d'un fil, il se mit à remplir le trou avec des cailloux et la mixture obtenue. Ceci fait, il continua avec une petite allée transversale qu'il délimita par un fil en s'assurant qu'elle soit bien à niveau. Finalement, après environ trois heures de travail, trois sacs de ciments et de nombreux seaux d'eau, le tout était proprement bouclé comme l'illustre bien la photo.
Le jour suivant, nous fimes une virée à Port-au-Prince pour se pourvoir en matériel électrique dans la plus grande entreprise d'appareils éléctriques de la capitale : 40m de cable pour tirer la ligne entre le réseau et le centre, 30m de cable plus fin pour les connections électriques des lampes et multi-prises à l'intérieur, un interrupteur général pour mettre sous tension le centre, des fusibles 15A, 20A et 60A, des interrupteurs mécaniques pour choisir entre l'alimentation du réseau ou de la génératrice et des lampes avec leur socle de fixation. Avec notre liste, nous passames donc à l'arrière afin de prendre possession de nos nouveaux et nombreux jouets. Dans un grand entrepot rempli de cables de toutes les couleurs et de toutes les tailles, un employé visiblement fort lassé par son travail se mit donc lentement en mouvement afin d'aller chercher cela. Il passa dehors avec une lourde bobine de cable afin d'en mesurer 40 mètres à l'aide d'une structure en fer dotée d'une manivelle. Il avait quelques difficultés à réaliser la tâche tout seul mais les 5 autres employés autour de lui ne semblait pas s'en accomoder. Et c'est donc David qui lui a donné un coup de main sans que cela ne fasse sourciller les 5 compères qui les regardaient travailler alors que c'est le job pour lequel ils sont normalement rémunérés. C'est d'ailleurs une institution en Haiti que voir des personnes assises en train d'en regarder d'autres travailler. Les enfants font cela car ils sont intéressés, les adultes pour une obscure autre raison.
Il n'empêche que ces voyages à Port-au-Prince me permettent à chaque fois de voir la lente métamorphose du paysage et des villages en passant de la beauté épurée de la campagne à l'allure crasse et surpeuplée de la ville. Une sorte de film sur la lente dégradation engendrée par l'urbanisation et le progrès. Quel paradoxe quand même !
Enfin bref, revenons à notre centre qui a ensuite vu l'arrivée de tout le matériel susmentionné ainsi que des chaises, tables, cage avec son armoir et génératrice. Deux voyages de tap-tap furent nécessaires pour les transbahuter. Nous déchargeames donc le contenu sous le regard attentif des habitués du coin, toujours assis sur leurs bancs, tranquillement là à ne rien faire et à nous regarder travailler.
Il est d'ailleurs temps d'ouvrir une parenthèse. 20 chaises, 2 tables, une armoire, une cage en fer, une génératrice et vous croyez qu'un seul de ces 4 ou 5 fiers gayards auraient bouger leurs fesses pour nous proposer de l'aide ?! Mais vous rêvez ! Pourquoi feraient-ils cela puisqu'ils ne sont pas payés pour. Je ne suis pas méchant en disant cela, simplement perspicace. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir un haitien en aidé un autre lorsque ce dernier semblait en difficulté ou que la tâche paraissait pénible. Lorsque je déblayais le centre, j'ai remarqué une vieille dame de 70 ans passés qui faisait des aller-retours devant la maison avec des seaux d'eau pleins et qui me jettait des coups d'oeil de temps à autre alors que j'étais à la tâche depuis plusieurs heures. Elle marchait avec peine dû au poids de son chargement toujours sous les yeux de nos fameux habitués. Mais jamais, je n'en ai vu un seul pour lui offrir de l'aide. D'autant plus que cette dame doit certainement faire parti de la famille de l'un d'eux. Mais non, jamais. Détail amusant, quand je lui disais bonjour, elle me retournait un large sourire comme pour me dire qu'elle avait vu que je travaillais dur afin de mettre en ordre cette maison. Et j'ai observé que les haitiens qui travaillent (au sens propre du terme), je parle donc de ceux qui mettent de leur personne dans la réalisation de leur tâche quotidienne, sont de caractère sympathique, poli et souriant. Ces caractéristiques sont à mon sens totalement représentatives des vertues du travail. En effet, celui-ci offre à l'esprit la gratification de l'effort accompli et de la récompense justement obtenue. Les moments de repos sont alors appréciés à leur juste valeur tout comme l'est une proposition d'aide offerte par une autre personne. Ce sont des valeurs fondamentales...mais qui ne sont pas (encore) ancrées dans la culture haitienne.
Je referme la parenthèse sur ce point essentiel que je me devais de mentionner.
Il n'empêche que ces voyages à Port-au-Prince me permettent à chaque fois de voir la lente métamorphose du paysage et des villages en passant de la beauté épurée de la campagne à l'allure crasse et surpeuplée de la ville. Une sorte de film sur la lente dégradation engendrée par l'urbanisation et le progrès. Quel paradoxe quand même !
Enfin bref, revenons à notre centre qui a ensuite vu l'arrivée de tout le matériel susmentionné ainsi que des chaises, tables, cage avec son armoir et génératrice. Deux voyages de tap-tap furent nécessaires pour les transbahuter. Nous déchargeames donc le contenu sous le regard attentif des habitués du coin, toujours assis sur leurs bancs, tranquillement là à ne rien faire et à nous regarder travailler.
Il est d'ailleurs temps d'ouvrir une parenthèse. 20 chaises, 2 tables, une armoire, une cage en fer, une génératrice et vous croyez qu'un seul de ces 4 ou 5 fiers gayards auraient bouger leurs fesses pour nous proposer de l'aide ?! Mais vous rêvez ! Pourquoi feraient-ils cela puisqu'ils ne sont pas payés pour. Je ne suis pas méchant en disant cela, simplement perspicace. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir un haitien en aidé un autre lorsque ce dernier semblait en difficulté ou que la tâche paraissait pénible. Lorsque je déblayais le centre, j'ai remarqué une vieille dame de 70 ans passés qui faisait des aller-retours devant la maison avec des seaux d'eau pleins et qui me jettait des coups d'oeil de temps à autre alors que j'étais à la tâche depuis plusieurs heures. Elle marchait avec peine dû au poids de son chargement toujours sous les yeux de nos fameux habitués. Mais jamais, je n'en ai vu un seul pour lui offrir de l'aide. D'autant plus que cette dame doit certainement faire parti de la famille de l'un d'eux. Mais non, jamais. Détail amusant, quand je lui disais bonjour, elle me retournait un large sourire comme pour me dire qu'elle avait vu que je travaillais dur afin de mettre en ordre cette maison. Et j'ai observé que les haitiens qui travaillent (au sens propre du terme), je parle donc de ceux qui mettent de leur personne dans la réalisation de leur tâche quotidienne, sont de caractère sympathique, poli et souriant. Ces caractéristiques sont à mon sens totalement représentatives des vertues du travail. En effet, celui-ci offre à l'esprit la gratification de l'effort accompli et de la récompense justement obtenue. Les moments de repos sont alors appréciés à leur juste valeur tout comme l'est une proposition d'aide offerte par une autre personne. Ce sont des valeurs fondamentales...mais qui ne sont pas (encore) ancrées dans la culture haitienne.
Je referme la parenthèse sur ce point essentiel que je me devais de mentionner.
Donc, nous avons installé ce mobilier, refait appel aux services de notre ouvrier pour fixer la cage métallique au mur et l'éléctricien est venu cabler ce qui devait l'être.
Finalement, nous avons transporté les laptops le jour suivant (jeudi) afin de les paramétrer intégralement et d’installer la connexion internet pour le début de la formation informatique lundi 10 décembre.
Pour celle-ci, nous avons préparé 35 dossiers de 30 pages, un pour chaque leader, qui serviront de marche à suivre leur permettant ainsi d'apprendre les bases de la navigation dans Windows, ouvrir un compte e-mail ou encore créer un compte Facebook. Les ordinateurs sont munis de logiciels de dactylographie et de dessin (Paint.NET), de Open Office ainsi que dès maintenant Microsoft Office, ainsi que de clips vidéo et de musiques afin d'éviter de saturer la bande passante en les regardant sous Youtube.Finalement, nous avons transporté les laptops le jour suivant (jeudi) afin de les paramétrer intégralement et d’installer la connexion internet pour le début de la formation informatique lundi 10 décembre.
Après ces transformations, le centre prêt à accueillir les participants ressemble maintenant à ça :
La première pièce :
La deuxième pièce :
Vue globale des deux pièces :
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