vendredi 19 octobre 2012

Départ et premières impressions

Cela faisait depuis le 22 septembre que j'étais officiellement sans emploi et donc en train d'organiser mon voyage. Bien sûr, les discussions avec mon cousin Laurent et ses contacts en Haïti avaient été engagées depuis belle lurette mais le reste des préparatifs ne restait que paroles et suppositions. 3 semaines pour organiser un tour du monde c'est excessivement court pour le nombre d'actions à réaliser et à la fois très long lorsque tout est prêt. Tourner dans sa chambre durant quasiment une semaine comme un chien en cage à se demander ce que l'on a bien pu oublier ou quel choix de matériel est le plus judicieux au niveau poids, encombrement, utilité, valeur, n'était vraiment pas agréable. Surtout quand on passe encore d'incroyables moments avec sa famille et ses amis sachant pertinemment que ces instants seront mis entre parenthèses pour 8 mois. Mais c'est déjà un point positif du voyage, car avec le départ imminent on apprécie chaque instant à sa juste valeur et dans toute sa rareté. Mais bref, je m'amuserai à faire un onglet pour philosopher sans trop “polluer” ces articles :-).

 Donc c'était le grand départ lundi matin, 4h, fin “frais” pour prendre le train en gare de Lausanne afin de rejoindre l'aéroport de Genève. C'est 5 minutes avant la fermeture du gate que j'arrivai à prendre mon vol pour Madrid, une première frayeur derrière moi. A Madrid, j'avais 5 heures de battement pour prendre le vol pour Miami, autant dire une marge confortable de prime abord. C'était sans découvrir en allant enregistrer les bagages que même si l'on ne fait que transiter à travers les Etats-Unis, il faut un document spécifique (appelé ESTA) pour simplement avoir la permission d'embarquer et ainsi espérer poser le pied sur leur territoire sacro-saint (hem...). Bien entendu, ce document n'est délivré que par l'ambassade américaine... Heureusement pour moi, la guichetière, fort soucieuse de mon sort, m'a signifié qu'une agence de voyage dans l'aéroport pouvait se charger de cela. Ni une, ni deux, je m'en allais donc régler ce soucis administratif pour m'envoler vers Miami où j'ai trouvé une petite place pour dormir entre les sièges de ma porte d'embarquement. Après une nuit relativement correcte pour les conditions, c'était le départ vers Port-au-Prince où j’atterrissais deux heures plus tard. Et là, les premières impressions... :-)

 Rien de relativement étonnant en sortant de l'avion de se sentir comme aux bains de Charmey en septembre dernier avec une température étouffante et une humidité toute pékinoise (comprendront qui pourront ^^). Bref, le soucis majeur était de savoir si mon sac avait bien été transféré à Miami comme il aurait dû. Et bien oui ! Et malgré le “terminal” ressemblant à une grange en béton réaménagée avec quatre guichets en bois, le fait de voir mon sac clôturait extrêmement positivement le “départ pour Haïti

Je n'avais donc, en quelques sortes, que rejoint la ligne de départ :-). A mon grand bonheur, David arriva comme prévu pour me chercher et m'emmener en voiture vers mes premières impressions du territoire haïtien.

Un trafic très dense (camion, auto, moto, tuc-tuc) sur une route trop étroite pour tout se monde dans un dédale de maisons à moitié commencées, à moitié finies, à moitié détruites par le tremblement de terre de 2010, et sous un ciel d'un bleu immaculé. Au hasard d'une erreur de chemin, on se retrouva vers l'un des bidonvilles de Port-au-Prince, immense surface de tôles empilées, de gravats amoncelés et de toiles tendues, qui donnaient un aperçu de la situation réelle d'une majorité de la population. Autant dire quelques premières images qui m'ont refroidi assez sec.

 Au milieu du trafic ou sur le bord de la route, des haïtiens tentaient de vendre de l'eau, des boissons gazeuses, du pain ou autres fruits. Mais sans jamais faire preuve d'insistance en cas de refus.
Les scènes visibles sur le chemin jusqu’à Léogane (mon lieu de résidence) étaient des plus variées avec des marchés a ciel ouvert où des quantités impressionnantes étalages de fruits et légumes se succédaient en bordure de route au milieu des détritus (je prendrai une photo quand j'y retournerai), des paysans rentrant avec leur vache (au singulier oui) certainement chez eux ou encore un champs de déchets comme on peut en voir a la télévision où farfouillaient un ou deux enfants. Puis, quittant gentiment la ville et son agglomération, le paysage se faisait plus naturel, plus verdoyant, plus accueillant avant d'arriver à Carrefour Vert après Léogane où je pus découvrir le centre d'apprentissage social (le premier car un autre a été ouvert un peu plus loin) où je séjournerai ces 3 prochains mois.

P.S.1 : Les termes utilisés dans les descriptions précédentes peuvent paraître négatifs mais c'est ceux qui me sont venus a l'esprit en découvrant les lieux, et cela seulement 24 heures après avoir quitte la Suisse où tout est (même sans comparaison) si parfait (et c'est un réel euphémisme). Mais après 4 jours sur place, ma vision commence déjà à s'affiner au contact de ce nouveau monde et des haïtiens qui sont aussi souriants qu'accueillants.

P.S.2 : j'essaie de régler le problème des photos au plus vite : check ! :-D

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