lundi 1 avril 2013

Chili : Santiago et l'Ile de Pâques

ça a pris beaucoup de temps pour qu'il arrive mais ente les connections pourries, inexistantes ou qui vous coute un bras, l'article n'arrive que maintenant :-). Enjoy !



(A) Santiago, la capitale du Chili et (B) l'Ile de Paques à environ 3800 km des côtes

Santiago 

Après un petit tour au sud j'arrivais donc dans la capitale du Chili : Santiago, centre d'importance durant la période coloniale et recensant actuellement plusieurs millions d'habitants. Outre son climat très agréable et un soleil quasiment omniprésent, la ville possède de multiples lieux culturels intéressants. De là à dire que la ville est belle serait bien flatteur.

En effet, une grande partie des habitations de style colonial ont été détruites il y a quelques dizaines d'années pour laisser place à des constructions d'un goût douteux (= horrible). Le genre de batiments des années 60 que nous avons en Europe. En effet, pour des questions d'argent, les terrains sur lesquels étaient construits ces maisons coloniales étaient vendus et afin de réaliser plus de bénéfices, les nouveaux propriétaires préféraient les détruire et reconstruire plus grand, plus haut. Dès lors, on passe dans des quartiers superbes où quelques maisons sont d'un tout autre style et déteignent totalement. A d'autres endroits, c'est même des quartiers entiers. Dès lors, Santiago a certainement perdu beaucoup de son charme d’antan.

Zone piétonne du centre ville. ENFIN des grandes zones piétonnes en ville !!!
Dans le petit New York du centre 
Mais il y a aussi des choses vraiment chouettes que l'on peut par exemple découvrir grâce aux “Free Tour” (Spicy Chile et Free Tour). C'est une visite gratuite, mais basée sur le tip (pourboire), à pied de la ville avec un guide présentant de multiples aspects culturels, historiques, des anecdotes et lieux pour manger, sortir ou boire un verre. Vous évaluez ensuite le pourboire selon votre contentement de la visite. Toujours très sympa à faire car dynamique (à Edimbourg d'ailleurs, c'était vraiment extraordinaire). 

Et un parc

Près du parc Quinta Normal, avec son style soigné “à la française” où il fait bon s'asseoir sur un banc, se trouve le musée de la mémoire sur la période noire de la dictature de Pinochet au Chili de 1973 à 1988. Autant dire que ces événements sont très récents et le parcours de l'exposition montre encore que les dérives de l'humain n'ont quasiment pas de limites même de nos jours. Arrestations, séquestrations, exécutions, tortures, disparitions, annulation de la liberté d'expression et de regroupement. Sous les yeux de la planète qui dénonce mais ne fait rien. Difficile de croire qu'après la première et seconde guerre mondiale, de telles choses arrivent encore. Mais quand il n'y a pas ou peu d'enjeux économiques, le sujet est bien moins crucial (il n'y a qu'à voir les autres conflits mondiaux). Enfin, un musée très intéressant et design. 

Musée de la mémoire
Et le fameux parc susmentionné

Puis j’enchaînais avec le musée historique national qui retrace chronologiquement l'histoire du Chili. Le point que je trouve incroyablement intéressant c'est que l'histoire de cette partie d'Amérique du Sud n'a réellement débuté qu'avec les conquistadors espagnols vers 1519 et l'histoire du Chili en tant qu'état indépendant seulement depuis 1818 lorsque les “criollos” (Espagnols nés au Chili) désirant devenir autonome de l'empire espagnol vainquirent celui-ci à la bataille de Chacabuco. 200 ans d'histoire ! Ça parait tellement peu. Cela signifie aussi que les chiliens, comme beaucoup de sud américains, sont actuellement majoritairement des descendants d'européens, qu'ils soient d'Espagne, du Portugal ou d'Italie. Mais, des discussions que j'ai pu avoir, il semble néanmoins que les gens se sentent vraiment chiliens et s'identifient fortement à leur pays.
Un autre aspect intéressant est la guerre du pacifique pour le désert d'Atacama au nord du Chili. Cette zone tampon entre Chili, Pérou et Bolivie n'avait jusqu'alors eu aucun intérêt pour personne puisque étant désertique. Mais lorsque des gisements de salpêtre y ont été découverts en 1879, une guerre a alors éclaté. Guerre que le Chili va remporter deux ans plus tard annexant le territoire de l'Atacama (péruvien) et les ports du Nord (boliviens), privant la Bolivie de tout accès à la mer. Et aujourd'hui encore les discussions sont tendues entre Chiliens et Boliviens car ces derniers revendiquent le droit de recouvrer leur accès à la mer qui est, selon eux, la cause de la pauvreté du pays. Un territoire qui était sans intérêt (et auquel les Chiliens ne prêtent pas grand intérêt) est maintenant un sujet de première importance qu'il ne faut lâcher sous aucun prétexte... Encore un autre exemple de la nature de l'homme.


Vue depuis le cerro Santa Lucia
Et qu'est-ce qui y a de beaux encore à Santiago ? Le cerro Santa Lucia, superbe petite colline en plein milieu de la ville, le cerro San Cristobal, colline bien plus grande offrant une vue superbe alentours, le Barrio Lastarria, petite place très typée, le quartier Bellavista au pied du cerro San Cristobal pour ces nombreux bars et terrasses, les divers parcs et le Mercado Central, lieu parfait et typique pour acheter de la poiscaille et en manger.











Et le Mercado Central pour aller manger du poisson

Ile de Pâques

L'Ile de Paques : (1) Hanga Roa, (2) Orongo, (3) volcan de Rano Kau, (4) Vinapu, (5) Ahu Tongariki et ses 15 moais, (6) la carrière de Rano Raraku, (7) le sommet du Poike, (8) la plage d'Anakena, (9) le sommet du Terevaka, (10) les 7 moais du Ahu Akivi, (11) la fabrique de chapeau de Puna Pau et (12) Tahai 


Perdue à 3760 km des côtes du Chili et à 4100 km de Tahiti, l'Ile de Paques, ou Rapa Nui, dès lors isolée est devenue mystique avec ses moais, colosses de pierre de plusieurs mètres de haut taillés dans la roche à même la montagne. Ils sont disposés aux quatre coins de celle-ci mais “toujours” en regardant vers l'intérieur de l'ile. On en compte au total près de 1000 dont le plus grand jamais dressé fait 9.80 mètres de haut et pèse plus de 74 tonnes alors que la majorité atteint environ les 5 mètres. Comment de tels monstres ont été transportés depuis leur lieu de fabrication jusque sur leur “ahu” ou promontoire ? Les théories sont multiples, les hypothèses aussi comme pour chaque aspect de la culture pascuane, mais la plus probable reste l'utilisation des troncs d'arbre de l'ile juxtaposés sur le sol afin de faire “rouler” dessus le moai, maintenu debout. Un peu à la manière des égyptiens avec les blocs de pierre des pyramides. L'inconvénient est que la création frénétique de moais a eu pour effet la déforestation quasi intégrale de l'ile.

Personnellement, ce qui m'intéressait surtout c'était de voir l'ile. Voir le cadre dans lequel tous ces petits bonshommes de pierre trônaient fièrement depuis plus de 1200 ans pour certains. Et franchement je n'ai pas été déçu. Car autant cette île est mondialement connu, autant la quantité de touriste est réellement modérée à mon gout grâce au nombre de vols limités (un par jour environ). 

Voilà l'Ile de Paques vue d'en haut (depuis le volcan)
De plus, on peut parcourir l'ile à pied, à vélo, à cheval ou en voiture selon nos préférences. Ainsi j'ai pu découvrir avec émerveillement le cratère de 1500 mètres de diamètre du volcan Rano Kau juste au-dessus de Hanga Roa, la seule ville de l'ile. Un lieu magique d'où l'on jouit d'une vue incroyable sur l'océan à perte de vue ainsi que l'entier de ce bout de terre de 23km par 12km. En son centre, 200 mètres plus bas, un lac couvert de joncs. 

Le volcan Rano Kau au bord de l'océan, sublime
Le même avec les ilots "utilisés" lors des processions de l'homme-oiseau
 Non loin se trouve le village cérémoniel d'Orongo uniquement utilisé à l'époque lors de la cérémonie de l'homme oiseau. Quésako ? Au 16e-17e siècle, la période de construction des moais touchait à sa fin avec la perte d'influence de leur culte et de l'attention des pascuans qui se tournait gentiment vers les croyances religieuses et la revendication du pouvoir par d'autres tribus de lignée non royale. Ainsi, le culte de l'homme-oiseau permettait au chef de la tribu vainqueur d'être désigné roi. Chaque tribu sélectionnait donc un représentant (de préférence plutôt balèze et entrainé) afin de ramener le premier oeuf pondu par les oiseaux migrateurs “manutara” depuis un ilot se trouvant à quelques centaines de mètres de la côte. Il leur fallait dès lors descendre la falaise, nager jusque-là, trouver un oeuf, revenir à la nage en évitant les requins et escalader les quasiment 300 mètres de falaise pour le ramener entier au village d'Orongo. La tribu du vainqueur prenait alors le pouvoir durant un an.

Il faut savoir que la majorité des moais sont à terre, entiers ou brisés, soit à cause du temps et des éléments (un tsunami aurait frappé l'ile), soit à cause des guerres qui ont émaillées les différents clans. Une grande partie ont été redressé lors de leur restauration ces dernières années mais ce n'est pas la majorité. Dès lors ces sites sont un peu moins intéressants.

Plusieurs autres le sont beaucoup plus comme celui de Ahu Akivi où 7 moais trônent sur leur ahu mais en regardant l'océan. Ce sont les seuls et ils représenteraient les 7 éclaireurs envoyés par un roi polynésien de l'époque avant sa venue sur l'ile. De là, on peut monter à pied en une heure et demie au sommet du volcan Terevaka d'où on peut apprécier une vue à 360° alentours. 

Le site d'Ahu Akivi
Tout au nord, la plage de Anakena est paradisiaque avec ses palmiers, son sable blanc et également quelques jolis moais. 
Vinapu est également extrêmement intéressant surtout parce qu'on y trouve un mur de pierres parfaitement ajustées construit à la manière des incas. Mais alors...? Aucune certitude.

Je me suis aussi fait un lever de soleil sur le site le plus célèbre pour cela : celui de Tongariki avec ces 15 (!) moais alignés. Mais au lieu d'y aller en voiture, j'ai préféré le vélo et la frontale ^^ (forcément avec mon esprit contradicteur). Je n'ai pas été déçu, mon appareil photo non plus. 

Tongariki au petit matin

Les 15 en contre-jour

Et encore une pour se faire plaisir avec les ombres portées de ces messieurs

Juste après ce site, j'allais encore visiter LE site de l'ile : la carrière de Rano Raraku où les moais était créés. Et là, waouh. En effet, le fait de voir un moai, que je nommerais le “QUOI”, debout sur son promontoire ne m'émeut pas beaucoup plus que cela (désolé mais c'est malheureusement vrai). Ce qui m'intéresse réellement c'est le “COMMENT”. Comment ces colosses de plusieurs tonnes ont été créés ? Comment ont-ils été façonnés ? Quels procédés ingénieux ont été utilisés afin de graver, manier, déplacer des monstres pareils ? Car c'est un travail de titan ! Après, que le résultat soit un pot de fleur, un moai ou une pyramide, cela relève plus du détail à mon avis.

Le site de Rano Raraku, juste ... magique
Donc ce site était juste prenant puisqu'on peut y voir des moais encore dans la montagne, en cours de réalisations et à moitié commencés, comme ce géant de 21.60 mètres pour près de 200 tonnes. D'autres finis, disséminés ça et là, attendent encore leur transport vers leur ahu de domicile. Une impression de travail en cours, de chantier, de vie quoi. Un site qui dégage réellement une énergie impressionnante : en bref, mon préféré et de loin. 

Le fameux géant à droite

Hanga Roa, quant à elle, garde un aspect typique et naturel très agréable qui fait que je n'ai pas rechigné à piquer une tête quotidiennement vers le port.

Le port d'Hanga Roa
En plus, le camping Mihinoa (que je recommande vraiment) dans lequel j'ai séjourné les 8 jours offrait une des meilleures vue sur l'océan, parfait pour apprécier les couchers de soleil. Et on y rencontre tellement de gens sympas !

Le camping et la vue :-)
Et les couchers de soleil depuis la terrasse
L'ile de Paques c'était donc de “vrais” vacances dans un cadre naturel extraordinaire et plongé dans une culture et une histoire hors du commun. Car de telles oeuvres sur une ile à 4000km de tout autre terre, ça reste réellement impressionant.

un petit dernier pour la fin, les moais vous disent au revoir

And now ? New Zealand ! Et avec le programme que Matthieu (ami français rencontré sur l'ile) m'a conseillé, ça risque de faire des étincelles !

2 commentaires:

  1. Putain, moi aussi il faut que je mette a jour le blog... connexions de merde!! Tu es ou maintenant? Tu m enverras la photo du port stp? Moi je vais a ushuaïa demain, hhiihhaa!!
    Enjoy your trip, seeya!!
    Matthieu

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    1. Ahaha pareil pour moi. J'ai soit eu pas de connexion soit elle était pourrie ^^.
      Là je suis à Nelson et demain je pars en direction de Frantz Josef. On vise le sud là ^^.
      Pas de soucis pour la photo mais je n'ai pas ton adresse mail... Le mieux c'est que tu m'envoies un mail et je te l'envoie direct après. Donc c'est a_b at hotmail.com où a=nicolas et b=ferrier (j'évite les moteurs de recherche d'adresse mail, plus prudent).
      Fais-toi plaisir à Ushuaia alors ! A tout bientot mister !

      Nico

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