mercredi 6 février 2013

Cusco

:-) par quoi commencer... J'imaginais une vieille ville, accrochée à la montagne (puisqu'à 3400 m d'altitude) et serpentées de vieilles rues pavées polies par les années... Mais excepté pour les vieux quartiers sur les hauts de la ville, Cusco est une “vraie” ville comme celles de plaine avec son trafic, ses batiments d'une esthétique discutable et son effervescence touristique ainsi que locale. De prime abord, j'étais donc un peu déçu par rapport à l'idéal authentique que je me faisais de cette ville.

Mais après maintenant quasiment 2 semaines à l'arpenter en long, en large et en travers, mon avis à changer. Cusco dégage une beauté particulière, un mélange entre un chaos bien visible issu du tourisme et une richesse culturelle et historique indéniable. La partie “basse” de la ville n'a pas d'attrait particulier car elle ressemble furieusement à une ville comme une autre.
Vue sur l'avenue del Sol et des montagnes alentours

Avenue del Sol, artère principale de la ville
Le centre, autour de la Plaza de Armas, regorge de beaux batiments d'époque, des églises, des cathédrales, des musées, des parcs, des marchés, des restaurants, des échoppes et des agences en veux-tu en voilà. Tout une zone tournée vers le tourisme mais dans un cadre d'époque magnifique. 
Un bout de la Plaza de Armas

Plaza de Armas vue d'en haut (de Sacsaywuahman pour les intéressés)

Et la Plaza de nuit :-D

Dans les hauts

Et finalement, si on monte plus haut vers les quartiers de San Blas ou de San Cristobal, on trouve ces fameuses ruelles pavées que j'imaginais qui montent, descendent et serpentent entre les maisons en suivant la topologie du terrain. Les échoppes sont plus discrètes et on découvre des endroits sympas où il fait bon boire un verre ou pique-niquer. Une zone où on se sent vraiment plus au calme et à l'aise.
Ruelle pavée


Quant à la périphérie, elle semble plutot pauvre avec des maisons brutes, en briques apparentes, dont seule la façade avant est peinte à cause du coup de la peinture et cela seulement pour celles qui bordent la route. Lors d'une visite dans le cadre du cours d'espagnol appelée “Real City Tour”, nous avons pu entre autres visiter une habitation typique de la classe moyenne voire basse. Les murs sont faits avec des briques de terre tenues ensemble avec de l'adobe (comme à l'époque) et sont surmontés d'une charpente en bois couverte dans certains cas de panneaux ondulés en alu ou recouverts par des tuiles. Comme en Haïti, le carrelage, parquet ou autre revêtement de sol sont réservés à la classe supérieure. Les maisons ne sont pas chauffées, ni réellement isolées même si elles ont toutes des fenêtres. Dès lors, les péruviens accumulent les couches pour dormir ou se vêtir. Néanmoins, les maisons ont l'eau courante (provenant en général d'un réservoir en amont), potable de surcroit (pour les locaux habitués) et sont reliés au réseau électrique (avec compteur et paiement mensuel). 
Des conditions de vie qui semblent donc satisfaisantes tout en restant simples (ce terme n'a rien de péjoratif). Cela renforce simplement le fait qu'en Suisse, les conditions et le confort de vie sont simplement hors du commun. 
Maison typique
Toujours dans ce “Real City Tour”, nous avons pu voir la réalisation de brique en terre, visiter une école, découvrir une fabrique artisanale de chicha (bière de maïs locale) et arpenter un marché typique. 

Monsieur le faiseur de briques et ses enfants
Les briques de terre sont réalisées “simplement” en utilisant de la terre du lieu mélangée avec la bonne quantité d'eau et de paille comme liant. Cette masse boueuse est ensuite versée dans un moule de forme rectangulaire avant de retirer celui-ci pour obtenir notre brique. Elle est ensuite séchée au soleil durant 3 jours avant de pouvoir être vendu 0.15 soles l'unité (0.05 CHF). Un jour de beau temps, une personne peut faire jusqu'à 600 briques. Un travail donc rude et difficile.



Les briques terminées et la mixture de terre + eau + paille pour les réaliser
Lors de la visite de l'école, celle-ci était vide mais nous pûmes au moins découvrir les lieux et avoir beaucoup d'information sur le système scolaire péruvien. L'école est gratuite partout de l'école enfantine au lycée et même à l'université (si celle-ci est publique). Par contre, le niveau est plutôt médiocre (terme utilisé par notre guide d'un jour de 18 ans) car la formation supérieure (donc avec un salaire pas trop mal) la plus facile est celle d'enseignant. Dès lors cela s'en ressent sur le niveau général des professeurs et des élèves.
Vue d'une classe d'école dans la périphérie
La fabrication de la chicha quant à elle est un processus réellement local et généralisé (un peu comme la distillation à l'époque ^^). On cueille le maïs que l'on étend dans les champs pour le faire sécher sous les feuilles de la plante durant quelques jours avant d'être piler. De l'eau bouillante est ajoutée au mélange qui macère ensuite une nuit avant de pouvoir être bu. La boisson a un taux d'alcool d'environ 2-3% et est bu principalement par les paysans au champ. Au niveau du goût, c'est comme une bière en moins prononcé mais avec une consistance plus épaisse. A noter encore que selon notre guide, l'alcoolisme est un grand problème de société au Pérou.
Un des marchés locaux
Pour le marché, rien de fondamentalement nouveau. Des fruits, des légumes, de la viande découpée sur des étals en carrelage, du fromage, des vêtements, des choses bizarres séchées aux vertues thérapeutiques, des plantes médicinales et des petits “stands” où les gens locaux mangent. Toujours très colorés et agréables.

En conclusion, à Cusco, on peut découvrir la facette de la ville que l'on veut suivant où l'on va. On peut autant déguster un bon ceviche sur un balcon avec vue sur la plaza de Armas qu'essayer la nourriture locale sur un tabouret dans le fond d'un marché. :-D

Et maintenant ? Puno, le lac Titicaca et la Bolivie ! Aux prochaines news les amis !

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