lundi 28 janvier 2013

La Vallée sacrée des incas (Part 2)

Voilà la suite qui arrive sur les sites de la vallée sacrée

Tipon 

Pour faire les visites de Tipon et Pikillaqta, j'ai pris une après-midi. C'était un peu stress, surtout pour me rendre du cours d'espagnol au bon arrêt de bus après avoir demandé au moins 5 fois l'endroit, mais ça en valait la peine.
Pour se rendre sur les lieux, prendre le bus en direction d'Urcos sur l'avenue de la Cultura 1320, au croisement avec la rue Haya de la Torre, 2 soles, 30 min. de trajet.

Arrivé, c'était soit le taxi jusqu'en haut ou à pied... ^^ choix assez facile. Après une petite heure de montée dans un décor très nature mais pas aussi beau que celui de Pisac, j'arrivai donc sur le site. Celui-ci est constitué de 12 terrasses en pierre avec des systèmes de canalisations assez complexes qui avaient pour but de collecter les eaux de pluie certainement à des fins de recherches agronomiques une nouvelle fois. 

Vue sur la vallée pendant la pluie

Vue globale du site de Tipon depuis en haut

Système de fontaines
Les trois fontaines successives ayant respectivement 2, 4 et une “chute” distillent des flux d'eau parfaitement égaux et constants montrant une nouvelle fois la grande maitrise des incas dans leurs constructions. Et même si on est pas trop fan de cailloux, le lieu dans son ensemble dégage une sensation de tranquillité et de quiétude. 
Certes on a pris une “roille” pendant 30 minutes accompagnée de grêlons (eh oui à 3500 m) mais sous un couvert il n'y paraissait rien et le beau temps revint comme il avait disparu. La descente pour aller reprendre le bus pour Pikillaqta, prochaine destination, fut plus sympa et plus rapide que la montée.


Pikillaqta

Pour aller sur ce site, même principe, on prend le bus à Tipon en direction d'Urcos (1 sole, 15min) en demandant au “portier/caissier/aide chauffeur” de vous avertir quand c'est la sortie du site. 

Et le site... plus impressionant en vrai qu'en photo ^^
Déposé en bord de route au milieu de nul part, la seule chose qui m'indiquait que j'étais au bon endroit était le panneau d'entrée du site. Mais pas grand chose à l'horizon. J'ai donc marché quelques minutes pour arriver à la vraie entrée où je fis poinçonner mon fameux ticket. Je profitai de demander si il y avait du monde et le gardien me dit que j'étais le seul de la journée... à 15h... ^^...soit.

Un des imposants murs délimitant le site
Je pus donc parcourir ce vestige de grande citée pré-inca (6e au 11e siècle) à ma guise en m'amusant comme un gamin avec le retardateur. Rien de vraiment exceptionnel ici même si les murailles vallonnées et les hauts murs restent très impressionnants. 

Petit clin d'oeil aux pékinois des murailles ;-)
Et une muraille, une
Une heure plus tard, je reprenais donc le bus en sens inverse, avec le gardien qui avait fini son travail, pour rallier Cusco ou plutôt sa périphérie car je n'ai pas trop su où le bus avait déposé. Mais après quelques questions et discussions, je pris le bus direction “Central” (ça sonnait plutôt positivement je trouvais) et me retrouvai au bon endroit 20 min plus tard. 
A noter qu'il y aurait eu la possibilité depuis Pikillaqta de tirer encore un bout plus loin jusqu'à Andahuaylillas (très joli à ce que j'ai entendu) mais c'était un peu serré au niveau du temps.
Donc dans l'ensemble, encore une super visite.

Moray

Pour les trois lieux suivants, on est parti une journée, on est parti avec Li, un ami rencontré à l'école d'espagnol, faire un tour à Moray, Las Salinas et finalement Ollantaytambo.
On a donc pris le bus au terminal principal (av. De Grau 525 juste après le pont du même nom en direction du centre ville, direction Urumbamba, 4 soles, 1h30) jusqu'au croisement avec la route allant à Maras où des taxis attendent pour vous emmener au site.
Petite parenthèse sur ce point car ce n'est que sur place que j'ai compris comment étaient disposés les trois lieux (le village de Maras, le site de Moray et le chemin pour aller aux Las Salinas). Le chemin menant aux Las Salinas (en tous cas le plus facile et très joli) part du village de Maras qui se trouve à 4km de la bifurcation. Le site de Moray est quant à lui situé 10km après Maras et relié par une route pas forcément cool à parcourir à pied (surtout que l'aller-retour fait 20km...). L'idée est donc de prendre un taxi depuis l'intersection jusqu'à Moray où le chauffeur vous attend ~40 min, le temps de faire le tour du site, et vous ramène à Maras d'où vous pouvez commencer la superbe marche de 6km jusqu'au Las Salinas. Enfin, voilà pour le programme. 

Mais revenons-en au site de Moray comprenant trois cirques naturels (pas vu le troisième ^^) avec 10 terrasses en forme d'anneaux concentriques creusées de plus en plus profond. 

ça donnerait presque le tourni ces cercles
Une nouvelle fois, il s'agirait d'un centre de recherche agronomique permettant de simuler une série de microclimats avec une température plus élevée au centre et décroissant à mesure que l'on remonte. Des escaliers ingénieux faits de pierres ressortant du mur principal permet de descendre dans les différents niveaux et un système de canaux offraient la possibilité d’irriguer chacun d'eux. 
Simplement magnifique. 

Les fameux escaliers
Encore une mais depuis en bas

Las Salinas
Super donkey
Après être donc revenu en voiture sur Maras, petit village paysan typique mais sans plus, la marche (durée 1h) débutait depuis la Plaza de Armas direction plein nord sur un chemin bien entendu non indiqué. On a donc dû embêter quelques paysans pour s'assurer du chemin correct (les ânes ne parlant pas la langue). Mais grossièrement, c'est tout droit en direction de la petite vallée en face avec sa route courbée. La meilleure partie de toute la visite à mon goût avec des paysages vallonnées et colorés :-D.



Le chemin : tout droit (mais pas vers la route sur le versant droit, l'autre versant)
Fond de la vallée
C'est au fond !
Puis on débouche d'un seul coup en amont des Las Salinas même si l'on s'y attendait un peu à cause de la route de l'autre côté de la vallée où descendaient plusieurs bus de touristes. Ce site n'est pas inclut dans le “boleto turistico” est coûte 7 soles. 
Les Salinas sont, comme leur nom l'indique, des salines formées de 4000 bassins en flanc de montagne. 

En effet, une rivière salée s'écoule dans la gorge et est utilisée pour remplir les bassins et finalement extraire le sel. Les plus anciens datent même d'avant la période inca. 


Les bassins
Les petits canaux reliant et approvisionnant les bassins sont d'ailleurs magnifiques. Ce n'était donc pas une mauvaise vue pour casser la croute. 


Après cela, nous avons longé les salines pour redescendre dans la vallée (45 min) en compagnie d'un couple de canadiens forts sympathiques avant de prendre un collectivo pour Ollantaytambo.

Ollantaytambo

Ce lieu est bien connu des touristes car il est le point de départ du train pour Aguas Calientes et le Machu Pichu, seul moyen de transport permettant d'y accéder (c'est cool comme ça on peut faire des prix prohibitifs). 

Mais l'intéressant est surtout l'immense forteresse inca construite pour protéger le chemin menant au Machu Pichu. 


Encore des terrasses !
Vue plus globale (avec la fontaine pour faire façon ^^)
Par la "petite" porte
Encore une fois, elle est formée d'immenses terrasses auxquelles on accède avec un escalier vraiment pentu (à 3000m ça compte vraiment). Les conquistadors espagnols se sont d'ailleurs cassés les dents une première fois sur ces escaliers (si j'ose dire) avant de revenir par la suite en bien plus grand nombre pour investir les lieux. En effet, faire toute la grimpette jusqu'en haut pour se battre alors qu'on monte sous une pluie de flèches et de pierres, y a de quoi y perdre des plumes. Mais ils ont néanmoins conquis cet endroit avant l'aboutissement de sa construction, d'où son aspect inachevé. 

Depuis le haut, on a également une vue intéressante sur la vallée d'en face où on peut voir les ruines de Pinkuylluna (j'en sais pas plus ^^) et des entrepots. 
De nouveau un endroit splendide à parcourir tranquillement à pied. 

Depuis en haut. Remarquez les ruines sur la vallée d'en face.

Pour rejoindre le terminal de bus pour retourner à Cusco (3h, 6 soles), descendez la route qui longe la rivière à la sortie du site.

Dans le dernier épisode, il y aura Pisac, le Salkantay trek et (normalement) le Machu Pichu ! Mais ça ce sera dans une semaine histoire que je puisse y aller avant ;-P

samedi 26 janvier 2013

La Vallée sacrée des incas (Part 1)

Autour de Cusco, il ne faut pas penser qu'il existe seulement le bien connu Machu Pichu. Oh que non ! Une multitudes d'autres endroits historiques témoignant de la grandeur passée du peuple inca sont éparpillés aux alentours et valent quasiment tous le coup d'oeil. Pour la peine, et histoire d'user un peu de semelle pour la forme, je les ai tous faits (sauf The One encore), mais à la manière locale donc en empruntant les transports en commun (dans lesquels j'étais quasi toujours le seul gringo ^^) et à pied pour la plupart parce que c'est plus joli et ça fait moins tourisme de masse.
Bref, je vous recommande fortement de faire ainsi parce qu'on se sent plus libre, que c'est plus fun et que de cette manière on côtoie les péruviens qui sont vraiment cordiaux et sympathiques.

Par ailleurs, un billet spécial est (quasiment) nécessaire pour entrer sur ces sites. Il coute 130 soles et regroupe 15 lieux (10 ruines et 5 musées) principaux sauf le Machu Pichu. Si vous prévoyez d'en visiter une grande partie, c'est un bon deal malgré que vous deviez le faire en l'espace de 10 jours. Mais si vous décidez de n'en voir qu'un, il vous faudra débourser minimum 70 soles voire les 130 suivant le lieu. Une politique financière agressive avec l'accroissement régulier des prix de train et d'entrée au Machu Pichu ainsi que d'autres lieux historiques démontrent bien l'intention de ponctionner au maximum le visiteur. Enfin bref.

Si vous venez un jour visiter ces sites, je vous conseille de les prendre plus ou moins dans l'ordre des articles afin de rester émerveiller à chaque fois devant l'ingéniosité et les prouesses architecturales des incas. Parce que c'est sûr que si on commence par le Machu Pichu, on risque d'être déçu par le reste. Voyez l'idée ?! Alors allons-y.

Tambomachay
Le site de Tambomachay
C'est le premier site que j'ai visité après avoir pris un bus local à Cusco (bus “El Huerto”, sur la rue Los Sauces, 2 soles, 30 minutes) car on peut faire un petit parcours fort sympathique à pied depuis celui-ci en visitant les 3 autres à la suite et en revenant à pied sur Cusco. Je vous conseille vraiment de faire ça car d'une part c'est superbe, c'est fun et vous n'êtes pas dans la masse de touristes (enfin, pas sur les sites en tous cas).

Tambomachay renferme le “bain de l'Inca”, une source sacrée qui est canalisée et s'écoule sur deux terrasses successives formant de belles fontaines soutenues par d'imposants blocs.

Ce qui m'a frappé d'entrée et sur tous les sites que j'ai visité c'est bien entendu les murs. C'est simplement indescriptible de voir de pareils murs, faits de pierres gigantesques et pourtant taillées et ajustées à la perfection. Et le mot perfection est un doux euphémisme. 

Un premier aperçu des murs incas dont l'ajustement est simplement bluffant
Une précision inimaginable pour des pierres qui pèsent des tonnes et dont les formes ne se limitent en plus pas à de “simples” carrés mais offrent des variantes tétrisiennes ^^. Sachant que les incas ne connaissaient pas la roue, un tel ouvrage laisse perplexe. Ces murs semblent ainsi dégagés une sorte d'énergie positive, de bienveillance. Difficile à décrire la sensation qu'ils dégagent mais on reste facilement scotché 30 minutes devant ceux-ci à les observer. Bref, j'ai réussi à m'extasier devant un mur de cailloux ^^. Après avoir épuisés les divers chemin du lieu, je me suis donc dirigé vers Pukapukara. 

Pukapukara

Le site se trouve juste à côté de Tambomachay, à 500m de marche au max. 

Vue sur Pukapukara et la plaine
Une nouvelle fois, on peut observer de très belles structures de pierres taillées ainsi que les fondations de plusieurs maisons perchées sur une colline. Le lieu était surnommé “la forteresse rouge” (à cause de la couleur de ses pierres) et aurait vraisemblablement été un poste de défense entre le bain de l'Inca et Cusco.
De nouveau, on se laisse aller à détailler les magnifiques murs du site dont le dégagement sur les alentours est simplement superbe.
Finalement on reprend la marche en bord de route (ou en coupant à travers champs pour se retrouver dans des marécages :-) ) pour rallier Q'enqo en environ 30 min. 

Q'enqo 
Forme d'ampithéâtre avec sièges tout confort

C'est à mon goût le site le moins intéressant des 4 même si l'alignement de sièges placés en demi-cercle montre l'usage du lieu pour des rituels divers (dont un culte consacré au Puma, le dieu de la guerre). Le reste m'a plus fait pensé à un amas de caillou qu'autre chose ^^.
 
L'intérêt (à mon point de vue bien entendu) se situait juste en dessous de celui-ci, où une butte entourée de pierres gigantesques (voir photo) de nouveau ajustées au millimètre donnait une vue imprenable sur Cusco. Il ne m'en fallait pas plus pour décider de sortir le pique-nique du sac et grignoter mon pain aux figues en lisant quelques lignes d'espagnol. Après cela, on tire à l'horizontal vers la route pour rejoindre le dernier site en environ 20 minutes. 

Ouh le gros caillou !

Vue sur Cusco et sa périphérie

Sacsayhuamàn (santé) 
Un ami croisé au hasard

Ou aussi appelé “Sexy woman” pour ceux qui veulent un moyen mnémotechnique pour se souvenir de ce nom ;-). Avant d'entrer sur le site, on est accueilli par un grand monsieur à barbe blanche, inconnu au bataillon, mais qui fait quand même le malin en haut d'un rocher les bras écartés. C'est dangereux quoi, il pourrait tomber ! 

Bref, des quatre lieux, c'est largement le plus impressionnant ; de par son étendue, sa variété (des murs, une terrasse avec vue sur Cusco, des petits souterrains, un dos d'âne rocheux, des fondations de maisons, etc...) et une nouvelle fois la taille de ses pierres (dont certaines font plusieurs dizaines de tonnes) toujours ajustées avec une perfection déstabilisante. 

Ajustements toujours aussi impressionants

Le site serait une ancienne forteresse même si le centre cérémonial situé en son sommet pourrait laisser présager qu'il s'agit plutôt d'un sanctuaire. J'avoue que ces infos viennent d'un bouquin et non d'explications que j'aurais pu attrapées au vol lors de ma visite. J'ai essayé mais comme j'ai failli m'endormir entre deux, j'ai choisi de ne considérer que la beauté du lieu. Celui-ci se laisse d'ailleurs regarder sans lassitude. 

Site de "Sexy woman" avec ses gros cailloux et sa vue sur Cusco

Descente par les rues pavées de Cusco
Comme clou de la journée, vous pouvez redescendre à pied sur Cusco par un chemin (situé à gauche du site en regardant vers Cusco) fait de larges escaliers qui vous mènera dans le vieux quartier de la ville.

vendredi 18 janvier 2013

Pérou : Lima, Nasca et le Cañon de Colca

Transition 

J'ai mis un peu le temps mais voyage oblige je reprends donc les commandes du blog pour la suite après un court passage par les stands :-D.
Et que dire de ces trois semaines en terres helvétiques sinon que c'était un pied incroyable et des moments inoubliables d'autant plus renforcés par la transition avec Haïti.

Que ce soit les diners entre amis, les soupers avec papa et maman, les soirées en ville à boire un verre, Noël des deux côtés de la famille, les sorties en vélo, courir à la forêt, retrouver les Coudriers à la salle, passer Nouvel an avec la fine équipe et rechausser les skis avec ou sans peaux, tout était magnifique. Et j'aimerais donc en profiter pour remercier toutes ces personnes qui font que ces moments ont été et sont toujours si particuliers.
Alors un immense MERCI :-D.

Dès lors, vous pouvez un peu imaginer qu'il n'était pas des plus aisés que de repartir loin de tout cela même si je sais la chance incroyable que j'ai de pouvoir faire ce tour du monde.
Le fait d'être seul n'était pas pour aider non plus n'étant pas des plus téméraires. Mais c'est certainement un des grands intérêts de ce voyage (à confirmer ou infirmer en temps voulu :-) ).

 C'est donc l'esprit embrouillé que je suis arrivé mercredi soir 9 janvier à l'aéroport de Zurich pour faire le "late check-in" de mon sac pour le vol du lendemain. Après le contrôle de sécurité, je pouvais donc chercher un endroit adapté pour dormir dans le terminal (très joli soit dit en passant).
Emplacement rapidement trouvé grâce aux sièges sans accoudoirs de l'aéroport (pas comme à Miami...). Réveil à 5h30 le lendemain, pour avaler un déjeuner à la tresse emportée dans mon sac ^^ avant d'embarquer pour Dusseldorf puis Miami avec AirBerlin que je me permets de recommander vue sa qualité.

Petite parenthèse concernant le transit par Miami ou aux US en général car ça peut aider. Si vous transitez une fois ou l'autre par les US pour aller en Amérique du Sud ou ailleurs, n'oubliez pas que vous DEVEZ avoir le document ESTA délivré par l'ambassade américaine DANS TOUS LES CAS. 
Dans les autres pays, lorsqu'on est en transit, on reste dans la zone internationale ce qui signifie qu'on a administrativement pas mis le pied sur le territoire du pays et que dès lors on n'a pas besoin de repasser la douane. Aux US, vous devez obligatoirement passer la douane et donc entrer sur le territoire. Cela en montrant patte blanche d'où la nécessité de ce papier. Attention car sans celui-ci la compagnie aérienne ne vous laissera même pas embarquer au départ (ça m'est arrivé à Madrid pour partir vers Miami). Cela induit encore qu'il vous faudra faire le check-out de votre bagage aux US et le ré-enregistrer après coup. Autant dire que si on peut éviter les US pour transiter, on le fait.

Bref, après avoir récupéré quelques heures de sommeil dans un coin de l'aéroport de Miami, je partais pour Lima pour enfin commencer ce voyage. Et comme pour la précédente partie, j'aurais eu de la peine à vous faire envie, là je vais bien essayer de m'appliquer pour que ce soit le cas ;-P.

Lima

Arrivé à l'aéroport, c'est toujours la même question : est-ce qu'on tente les transports en commun ou le taxi. Perso, étant encore un peu frais derrière les oreilles et pas assez confiant pour me lancer à l'arrache dans la recherche de mon hostel, j'ai opté pour le taxi. Et sur le coup, je me suis dit que j'avais bien fait voyant les alentours de l'aéroport qui n'étaient pas très aguichants (comme pour chaque aéroport d'ailleurs !) avec un amoncellement de hauts immeubles coupés par une autoroute large et bondée. Ces endroits me rappelaient au doux souvenir d'Haiti, en bien plus propre.

Je découvris ensuite l'hostel, coloré, lumineux et fort sympathique excellemment bien situé droit à côté de la Plaza de Armas, point névralgique du centre historique de Lima (encore merci Cynthia et Greg pour le tuyau ;-) ).














Le restaurant au coin de la rue à l'allure des anciens bistros français fut d'ailleurs une aubaine pour reprendre des forces avant d'attaquer la "visite" de la ville. En effet, je suis plutôt du genre à sillonner la ville à pied en long et en large pour mieux ressentir son ambiance et la manière de vivre des gens plutôt que s'envoyer des musées en série. La visite d'un seul de ceux-ci sur ces deux jours à Lima a donc été parfaite ^^.



Le quartier du centre est très typique avec ses églises, places et petits parcs ça et là. On y trouve des restaurants étriqués mais forts sympathiques donnant chaque fois l'envie de s'y arrêter. Sinon, du trafic partout, comme dans toutes les grandes villes, et des échoppes de vieux livres bien dissimulées.


Un point qui rend particulièrement attrayant la ville de Lima est ses multiples parcs, havres de verdure et de calme, qui sont d'ailleurs pris d'assaut par les péruviens lorsque le beau temps pointe à l'horizon.




Le jour suivant était dévolu à la découverte de la partie touristique tout au sud de Lima ainsi que de la côte. Et franchement, je n'ai pas été déçu. Certes, on retrouve le faste des bords de mer avec des hotels d'un luxe démesuré et les habituelles grandes enseignes mais la beauté du paysage se suffit à elle-même.


Sur le retour, je me suis arrêté au Circuito Magico del Agua pour voir à la nuit tombée ses nombreuses fontaines et jeux d'eau et de lumières dispersées dans un énorme parc. Simplement superbe. A ne surtout pas manquer si vous vous rendez à Lima.















J'ai finalement passé tranquillement la soirée sur la Plaza de Armas, à regarder les gens en grignotant un truc sur le pouce, observant les nombreux mariages se déroulant ce jour là dans la cathédrale et en m'amusant à prendre des photos de nuit avec mon trépied de ce très bel endroit illuminé.



Lima a donc été une très bonne surprise par rapport aux échos que j'avais pu avoir. Je recommande particulièrement de choisir votre hotel vers le centre historique pour profiter d'une vue plus typique mais néanmoins colorée, animée et agréable de la ville. Pour la noce et le reste, je crois que ça se passe plutôt au sud, sur la côte, à Miraflores. Ne manquez pas non plus les nombreux parcs qui sont des endroits agréables à parcourir en utilisant par exemple le nouveau réseau de bus (Metropolitano) hyper efficace et rapide traversant la ville du nord au sud. Sinon, évitez les endroits à éviter et ça devrait le faire.

Nasca

Après donc une entame de voyage déroutante au début puis reconfortante avec toutes les belles images que j'ai pu voir à Lima, j'ai pris la direction de Nasca en bus dans un paysage des plus arides. Majoritairement de la terre partout, à perte de vue, sans la moindre touffe d'herbe, donnant à cette route des airs de traversée du Nevada ou des zones sèches que j'avais pu voir en Californie. Les villages sur le chemin comme Pisco (particulièrement) et Paraso ne donnent pas vraiment envie de s'y arrêter tant il n'y a rien.


Nasca quant à elle n'est pas des plus heureuse non plus mais comporte néanmoins une ou deux jolies places et batiments. Malheureusement, en 2 heures de temps j'en ai eu vite fait le tour. En effet, après la Plaza de Armas et l'église qui y trône, on a quasi tout vu.



Comme je n'avais pas envie de prendre l'avion pour voir les fameuses lignes de Nasca, j'ai été en voir quelques-unes depuis 2 miradors et une haute dune. Sympa mais ça casse vraiment pas grand chose. La nature environnante est bien plus saisissante. Puis j'ai rejoint deux amis français rencontrés le jour d'avant pour une visite de cimetière et de leurs momies (authentiques selon le guide), puis d'un cours accéléré de poterie à la mode péruvienne avant de terminer avec des explications sur le processus d'extraction de l'or depuis le minerai récolté dans les mines avoisinantes. Vraiment extrêmement intéressant car ce savoir-faire est quand même à la base de la culture péruvienne et risque de disparaitre à cause de la modernisation.



Pour faire un très court résumé sur les poteries, les propriétés de roches très poreuses mélangé à du sable extrêmement fin permet d'obtenir un matériau final résistant, dur et étonnamment léger pouvant dès lors être utilisé pour réaliser des théières ou autres contenants pour la cuisson. Les dessins qui les décorent sont réalisés avec un pinceau fait de cheveux de jeunes enfants (à qui on coupe préalablement la tête bien entendu...mais non ^^) pour leur flexibilité et leur finesse. Les couleurs quant à elles au nombre de 7 sont faites à base de minerais du coin. Bref, la classe.

Mais le plus cool à Nasca aura été la découverte de ces multiples rencontres et les discussions dans lesquels on switche entre espagnol, anglais, français ou même allemand (rarement). Et tout ça quasiment chaque jour. ça faisait bien plaisir de pouvoir enfin utiliser les quelques notions apprises à l'école.

A la sortie du bus de Nasca, j'ai rencontré Cristain, un espagnol qui cherchait un hotel et m'a proposé de partager une chambre pour avoir un meilleur prix. Puis dans l'hotel, on a encore sympathisé avec Justin, un américain de San José ayant fait un travail d'étude en biologie au Costa Rica les 5 derniers mois et qui voyageait encore deux mois avant de rentrer chez lui et poursuivre ses études. Je parlais donc tant bien que mal espagnol avec Cristian et s'il me manquait un mot je demandais en anglais à Justin de me donner la traduction en espagnol (vu qu'il le maitrisait nikel). Et on essayait les deux de corriger Cristian lorsqu'il s'essayait à l'anglais. Autant dire que les discussions étaient des plus marrantes et animées.
De plus, c'est non négligeable d'être accompagné de deux personnes maitrisant parfaitement la langue du pays et d'avoir de ce fait les avantages qui en découlent. Par exemple le soir avant de reprendre le bus pour Arequipa où ils ont fait le "best deal ever" alors que nous cherchions un resto pas trop cher pour manger un morceau (ie quelque chose autour de 6-8 soles). En consultant la carte d'un beau restaurant, le serveur nous a abordé pour nous demander si nous étions intéressés à manger là ce qui n'était pas le cas comme les prix étaient trop élevés pour ce qu'on cherchait. Mais après une minute de discussion, les deux larrons ont réussi à négocier un menu complet (entrée à 15 soles, plat à 25 soles et boisson à 10 soles : total 50 soles) pour seulement....10 soles ^^.
Et pareil les jours suivants à l'hotel, au resto ou encore pour la taxe d'un parc pourtant normalement non-négociable. Sacrée batouille.

En résumé : Nasca, faut vraiment avoir envie d'y aller. Mais ça c'est personnel ^^.

Cañon de Colca (attention les yeux, c'est beau ;-) )

Donc on a pris les 3 le bus de nuit pour monter en altitude à Arequipa où 10 heures plus tard, nous nous rasseyions dans un autre mais pour Cabanaconde et la direction du Cañon de Colca. Une région magnifique, naturelle et sauvage où il n'y a rien si ce n'est quelques lamas se courant après entre quelques villages éparses. Tout cela à 4000 m d'altitude. A ce propos, la route empruntée passait un col à 4800 m d'altitude (départ de Nasca à 300 m) où nous avons même eu l'occasion de voir de la neige. D'ailleurs, ça m'a vraiment fait mal au ventre de me dire que j'avais fait mon tout premier 4000 m....en bus. Argh...mais je me rattraperai.




Le soir même, nous avons rencontré Frédéric, un français fort sympathique, qui nous a accompagné les 2 jours suivants pour une balade dans le canyon environ 1200 m plus bas.

Une seule chose à dire : grandiose. Si vous allez au Pérou, ne manquez pas cet endroit ! Vous aurez peut-être aussi la chance comme nous de voir des condors tournoyer haut dans le ciel (5 au total) ou visiter le hameau de San Juan avec ses 7 familles qui s'enquièrent de vivre en total autarcie et proposent des chambres pour passer la nuit. Tout cela dans un décor qu'on croirait tiré d'un livre pour enfant avec une parcelle de gazon d'un vert parfait où paisse tranquillement un ane, le tout délimité par un mur de pierres sèches en contrebas duquel sillonne un ruisseau. Il a fallu cligner deux fois des yeux pour être sûr que c'était bien réel.









Après ça, nous avons continuer notre chemin à flan de coteau pour finalement atteindre "Eden", un hostel avec des cottages et une piscine naturelle remplie avec l'eau chaude d'une source provenant de la montagne. Après 6 heures de marche c'était la classe.


Un vrai jardin d'Eden, sans électricité mais avec l'eau “courante” grâce à des chateaux d'eau et à la source. Enfin, voyez par vous-mêmes. Une soirée super sympa à manger et jouer aux cartes à la chandelle venait ponctuer une journée dont je me rappellerai.
La remontée du lendemain était par contre corsé avec ses 1100 m de dénivelée positive pour 3 heures de marches. Mais il fallait ça pour reprendre le bus de 11h45 à Cabanconde afin de retourner à Arequipa où je quittais provisoirement mes compagnons de route pour prendre la route de Cusco, prochaine étape du voyage.