Ces derniers jours d'ailleurs, j'ai eu la chance de pouvoir visiter quelques endroits typiques du coin comme la petite fabrique de traitement d'eau, une boulangerie et ai participé à la confection d'un repas de midi. En effet, comme je l'avais mis dans un post précédent, nous achetons le repas dans une petite cahute proche de la maison car nous ne sommes pas équipés pour faire la cuisine et également parce que les gens locaux la font bien mieux que nous.
La fabrique de traitement d'eau est située en bordure de route, pas loin de la maison et sert de point d'approvisionnement pour bon nombre de gens. Bien entendu, elle est assez rudimentaire mais le principe semble éprouvé et très bien fonctionner. Alors, comment ça marche ? L'eau est directement extraite d'un puit à l'aide d'une pompe électrique avant de passer dans un système de tubes et cylindres entremélés afin de réaliser la purification de l'eau par osmose inverse. Osmoquoi? Ah vous aussi ^^, alors grossièrement, après avoir consulté notre ami wiki (http://fr.wikipedia.org/wiki/Osmose_inverse), il s'agit d'un filtrage triple réalisé avec trois (d'où le triple) membranes de porosité différentes afin d'enlever les sédiments, les impuretés solides, les polluants et également le chlore présents dans l'eau.
Et donc, quand cette eau est purifiée, elle peut directement être versée à l'aide d'un robinet dans de grands boillons, comparables à ceux utilisés pour les fontaines à eau, que les gens viennent remplir à la fabrique. Cette eau est également vendue sous forme de petits sachets en plastique d'environ 10cm par 10cm qui sont réalisés surplace à l'aide d'une machine automatique versant l'eau dans une longue bande plastique de 10cm de large que la machine vient fondre tous les 10cm pour former les-dits sachets. Les marchands de boisson ambulants viennent ensuite acheter ces sachets à la fabrique afin de les revendre dans la rue.
Et la boulangerie ? Ah oui pardon. Donc c'est en rentrant dans une petite cahute (encore une) faite de quatre montants en bois recouverts d'une bâche bleue et en voyant de petits carrés de pâtes disposés les uns à côtés des autres sur une table en bois que je me suis rendu compte que cet endroit était en fait une boulangerie :-). Les apprentis boulanger s'activaient à façonner la pâte qu'il avait créée le matin même sur cette table recouverte de farine. Intéressés par le procédé, nous avons donc demandé comment ils s'y prenaient.
L'élaboration de la pâte est effectuée dans une grande seille en plastique d'environ un mètre de diamètre dans laquelle ils mélangent de la farine, de l'eau et de la levure (classique quoi). La pâte obtenue passe ensuite dans une presse cylindrique pour donner une bande de 30 cm de large et 2 cm d'épais qui est coupée afin de faire les fameux petits carrés précédemment cités. L'aspect sympa, c'est que la cuisson est faite dans un four, alimenté par une bonbonne de gaz placée à côté, mais identique aux cuisinières à gaz de l'époque. Dans le genre petit commerce local, on fait difficilement mieux. Et outre la plansanterie, ce genre d'initiative de la part de ces personnes pour créer ainsi un petit business afin de vendre du pain à leur communauté est remarquable et à encourager car cela leur permet à la fois de vivre grâce à l'argent qu'ils gagnent, de faire travailler d'autres personnes qui revendent leur pain comme tartine avec du beurre de cacahuète et également de fournir de la nourriture aux gens de leur communauté.
Finalement, nous avons aidé (malheureusement seulement un petit peu) la maman du directeur du centre qui est actuellement ouvert à confectionner le repas de midi afin de découvrir par la pratique la manière de cuisiner des haïtiens.
Au menu : du poisson avec une sauce aux épices et noix de coco, riz haïtien avec pois Congo et salade, tomate et oignon. Autant alléchant sur le papier qu'en vrai :-D.
En Haïti, on cuisine dehors car les cuisines comme on a chez nous, ben y en a pas ou excepté dans les très belles batisses. C'était donc sous un couvert à l'abris du soleil qu'étaient entreposés les casseroles, bols et autres ustensiles de cuisine. Au milieu de ceux-ci tronait une volumineuse marmite avec de l'eau traitée pour des actions aussi diverses que rincer les aliments, laver la vaisselle, faire la cuisine ou se laver les mains.
Entre temps, deux feux avaient été préparés dans des grills en métal avec du charbon et du “bois pin” qui est utilisé là-bas comme allume-feu. Avant de cuire le riz, de l'eau est portée à ébullition dans une grande casserole cabossée alors que pendant ce temps le poisson “mijote” dans l'autre contenant. Les guillemets sont à souligner car, comme vous le savez, il est difficile de régler l'intensité d'un feu :-P. Et trois quarts d'heure plus tard, c'était prêt (et j'ai même pas pris de photo ^^) !
Le voile était donc un peu plus levé sur une des (si ce n'est L') occupations journalières principale des haïtiennes (les hommes ne cuisinent pas). La préparation du repas de midi, qui est le seul de la journée, leur prend approximativement 3 à 4 heures surtout pour la préparation des légumes (laver, éplucher et couper).
Beaucoup de nouvelles découvertes, de nouvelles personnes rencontrées et une connaissance d'Haïti qui s'améliore de jour en jour. Et promis, bientôt un nouvel article sur une facette particulière en Haïti (c'est juste que ça prend du temps tt ça :-D)
tcho nico bravo pour ton blog, il est vraiment top!jean-mi
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